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23 septembre 2009 3 23 /09 /septembre /2009 12:28

 

Salut,

 

Entre ceux qui trouvent que la Belgique vit au Moyen Age en ce qui concerne les services et ceux qui trouvent que le Botswana où ils habitaient avant était plus ‘civilisé”, seuls un ou deux parmi tous mes collaborateurs américains semblent raisonnablement adaptés aux dépaysements. Chez eux, tout est mieux, tout est plus facile, plus rapide, plus accessible, plus grand... Pourtant, l’Europe reste pour eux tous, surtout lorsque leur voyage ou leur relocation sont payés par leur entreprise, l'expérience dont ils se vantent le plus, une fois rentrés chez eux, et ce pour de diverses raisons. Chez eux… un concept dont on pourrait aussi parler... mais une autre fois...

     -        
Ouiii, j’ai vécu 10 ans en Europe…

-         Oui, aux frais de la princesse, bien sûr.

-        Non, maintenant que j’ai été rapatrié, je ne joue plus au toubab qui voyage en business, qui loue des limos entre l’aéroport et l’hôtel parce que trop con pour dire : « Bondjwourrr, à l’hôtel Montgo’mry silvoupleee ! »

-          Et non, je ne me fais plus rembourser tous les frais de restos où je faisais semblant d’inviter ma femme (quelle dinde celle-là… tu sais qu’elle l’admire !?!) alors qu’en fait je rentrais de fausses notes de dîners d’affaires !

-        D’ailleurs, heureusement que j’ai accumulé assez de miles en voyageant pour le compte de mon parton pour faire voyager toute ma famille à l’ œil  jusqu’après ma mort et que j’ai avantageusement vendu tous les meubles que la société m’avait achetés la-bas. Ici… j’ai tout ce qu’il faut dans cette magnifique  maison que j’avais mise en location pendant que j’étais expat. Y a pas de petits profits !!!  Oui oui, je suis un bon chrétien, oui, républicain of course. Mais c’est bien qu’Obama ait été élu, comme ça tous ces strangers ne pourront plus dire que quiconque les empêche de quoi que ce soit. La preuve : aux USA, un noir peut même devenir Président.

        

Bon… alors peut-être que je m’égare… ou que je généralise… Peut-être que cette attitude n’a rien d’inhérent aux expats. Ou peut-être que les expats d’autres origines sont pareils. C’est vrai que je me base sur mon expérience à moi… Purement américaine.

Alors dis-moi si tes expats à toi sont porteurs des mêmes tares ?

 

Par exemple :

 

Depuis 9 ans que je travaille dans la même boîte, cela me fait la 5ème génération de directeurs que j’initie au tri des déchets. Hé bien… et l’âge n’a rien à voir la dedans… plus ils viennent d’arriver, et plus c’est pire que les précédents… C’est comme si en avançant dans le temps, la connerie des expats devenait exponentiellement plus puissante. J’ai procédé aux écolages live. J’ai procédé aux rappels et interrogations : tu as compris ? Oui, qu’ils me disent. Et malgré les onglets noir sur blanc collés au mur juste au dessus des poubelles, malgré les étiquettes permanentes rouge sur jaune collées aux couvercles des poubelles elles-mêmes et  malgré les Post It régulièrement renouvelés à côté des étiquettes permanentes pour éviter que la lassitude visuelle ne s’installe, ils tapent les filtres à café dans le sac bleu, les sachets de soupe instantanée dans les sacs jaunes, et dans les sacs blancs, ben ils ne mettent pas grand-chose à vrai dire. Mais c’est peut-être parce que, dans la cuisine, la poubelle avec le sac blanc, c’est celle qui est la plus retirée dans le coin (rhoooo trop loin… et elle ne s’avance pas toute seule dès qu'ils pensent à y jeter un truc, merdalors ! et puis l’est dégueulasse celle-là… forcément, j’y jette moi-même plein de déchets, berk !).

Et je ne te dis pas le bordel quand la femme de ménage inverse l’ordre des poubelles (quelle idée ! encore une à qui faudra offrir un stage !) Mais bon. Je ne désespère pas…

 

Autres exemples ? Allez !

L’eau du robinet tue chez nous… c’est bien connu ! Alors pour éviter d’être tués par l’eau, qu’est-ce qu’ils font mes américains, à ton avis ? Ils mettent de la Contrex dans la machine à café. T’as beau leur dire qu’à force de minéraliser la machine à café, ils vont finir par me la niquer et que si c’est le calcaire qui les dérange, ils auraient intérêt à filtrer la Contrex aussi, rien n'y fait. Ils ne comprennent pas. Et chaque fois que je leur fais la remarque, ils me regardent comme s’ils me voyaient m’accoupler avec un poisson rouge et se disent sûrement qu’ils me font une formidable faveur en m’employant… non, mais… filtrer de l’eau en bouteille, quelle gourde celle-là !

 

Sinon… le métro… ils ne savent même pas qu’il va plus vite que les taxis jusqu'à la gare du Midi. Ils n’ont jamais osé le prendre… C’est très dangereux et puis ils pourraient se perdre... ou alors tu les prends par la main et tu leur montres... mais sans toi, ce ne sera pas la même chose, donc de toute façon, c'est peine perdue...

 

Ils prennent en leasing des voitures (automatiques, bien sû!) équipées de GPS dernière génération, dont la location mensuelle dépasse de 400 euros mon dernier loyer, mais ils ne les conduisent jamais, parce que les routes chez nous sont très dangereuses, qu’il n’y a pas où se garer et puis de toute façon, comme c’est juste pour aller au restaurant et qu’ils risquent une contre-balle s’ils n’ont pas su choisir entre boire et conduire, ben, ils se déplacent d’office en taxi, dont ils rentrent les notes à la compta…

 

Ils ne retiennent jamais qu’il faut faire un zéro pour sortir du réseau téléphonique intérieur, et du coup… si t’es pas là pour leur composer le numéro, ils appellent depuis leur GSM (ce qui grille un peu plus ce qui leur reste de neurones). Ils ne sont pas non plus capables de faire un transfert, si tel est le besoin… ils appellent au secours…

 

Ils paient chez Berlitz des sommes assez coquettes pour apprendre à dire « Bondjwourrr » à l’issue de leur troisième trimestre de cours… de toute façon ils s'en foutent... t'es quand même payée pour les assister non? D'ailleurs, je viens d'avoir une révélation: être l'assistante de quelqu'un, c'est bosser pour un assisté!

 

Ils ont besoin d’un itinéraire minuté que tu dois leur fournir avec tous leurs tickets d’avion papier, itinéraire minuté que toi, tu mets au point à distance, par téléphone et par mail, bien sûr, sans quoi ils ne savent plus comment ils s’appellent, et ils t’engueulent quand il y a un imprévu… Imprévu que toi, tu résous sans problème à distance,  pendant qu'eux sont payés 10 fois ton salaire hors frais et qui recevront un bonus pour Noël de la valeur du tiers de ta maison…

D'ailleurs, je ne me plains pas de mon salaire ! Comme dit ma collègue, on peut se prendre la tête ou bien alors se réjouir d’être payées pour trouver nos compagnons formidables !

En plus, là où tu organises les séjours d’affaires de ton boss, il y a d'autres assistantes, comme toi. Parfois des nanas formidables, avec qui on se marre bien... L’autre jour, un de mes américains qui venait à Bruxelles me demande de lui réserver une table dans ce magnifique restaurant où l’on sert du poisson… celui avec les carrelages bruns… Un peu plus tard, ma collègue de Londres me raconte que son américain à elle vient de lui demander de réserver une chambre dans ce bel hôtel aux tentures rouges. A deux, on a refait le puzzle en farfouillant dans les notes de frais de nos distraits supérieurs… Non, mais honnêtement… t’aurais l’idée, toi, de formuler tes demandes de façon aussi « professionnelle » ?

 

Ah! Y a la porte d'entrée aussi. Ils sonnent... je leur dis bonjour et j'annonce que j'ouvre la porte... Ils ne bougent pas. J'appuie donc une seconde fois sur le bouton, de façon intermittente cette fois, ce qui provoque un bruit qui pousse généralement les livreurs, les facteurs, les visiteurs à actionner la clenche... Ben les américains, ils attendent... et je dois leur dire explicitement: Please pull the door. C'est quand même dingue pour des businessmen qui pensent être les Kings du monde, non?

Allez, encore une petite
...

 

Mes américains trouvent que les belges sont vraiment très cons de n’avoir toujours pas compris que la cuisine mexicaine c’était quand même autre chose que ces chichis que l’on leur sert chez les étoilés locaux. Comment peut-on être ignorant à ce point? D’ailleurs… ce serait un tel créneau qu’un de mes patrons u-èsiens trouve que je devrais tenter ma chance et me lancer dans le tacos. Je pourrais compter sur toute la communauté pour remplir le bastringue…

 

 

 

Et y en a un paquet d’autres comme ça qui m’ont fait rire depuis 9 ans… mais bon…

 

D’ailleurs, tout cela ne me fait pas seulement rire… Souvent je me dis que si la société pour laquelle je bosse a bien tourner avec des flèches du genre… c’est qu’il existe vraiment une énergie divine pour la tenir sur pieds… et si c’est le cas… elle doit vraiment avoir une bonne excuse, l’énergie divine, vu le secteur… De plus, si tous mes zozos continuent à plumer la boîte… un de ces quatre, il ne restera plus rien à plumer.

Rhooo et qu’est-ce que ça doit être chouette de bosser avec des gens intelligents, spirituels, érudits, honnêtes… Il y a eu, un jour, un type comme ça ici… il a tenu quelques mois, le temps de retrouver un job intéressant et il s’est taillé… J’ai failli faire comme lui. Mais j’ai opté pour la sécuritaire lâcheté… Le chômage ce n’est pas ma tasse de thé et au moins, ici, il m’arrive d’avoir un peu temps pour t’écrire une bafouille …

 

Bisous,

A

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14 septembre 2009 1 14 /09 /septembre /2009 11:07

Ah…

Venise…

J’ADORE!

C’était ma 2ème fois jamais sans trois, j’espère. Faut de bonnes godasses et l’embonpoint n’est pas un atout, mais le climat maritime est bienveillant…

La ville est une merveille, à elle toute seule déjà. C’est un peu comme partout en Italie, me diras-tu... Bordel! C’est vrai que c’est un beau pays. Mais Venise, c’est particulier. Je crois que le fait qu’il n’y ait pas de bagnoles, de vélos, de rollers, de skates… ça permet de très rapidement décrocher… malgré les hordes de touristes… et c’est assez unique !

Nous sommes donc partis de la maison, vendredi, à 6h30. Nous avons embarqué  S et J à XL, et hop! Direction Charleroi, Charleroi ! Décollage à 9h. A midi nous mangions au bord du canal, dans une petite guinguettesympa. Et la bouteille de rouge! Mmmm. Ah, c’qu’on est bien… Après, nous avons déposé nos mini sacs à l’hôtel et Dai, andiamo vers le premier musée… Ben oui… c'est un peu pour ça que nous sommes venus: la biennale, la Mostra et tout le tralala… enfin… surtout la biennale, parce que n’ayant pas de relations dans le showbiz, nous n’espérions pas boire de coups avec George ou Brad… Nous avons bien vu passer l’un ou l’autre groupe sapé hyper grave… mais nous ne nous sommes pas attardés …

Nous avons visité le musée de l’ancienne douane, le palais Grassi, l’exposition Fare Mondi à l’arsenal et dans les jardins, puis encore le musée Fortuny,  plus toutes les expositions nationales qui te surprennent dans les rues, les églises, les maisons privées…  et sans doute encore l’un ou l’autre truc que j’ai oublié. Je m’en suis mis tellement plein les yeux que je n’en sens plus mes pieds.

Ah ! Les pieds. Nous arrivons : fait doufe à Khartoum. Mes pieds crient dans mes chaussures. Je les écoute et enfile mes tongs. Grave erreur. Ne jamais écouter ses pieds. Toujours écouter sa raison. Si on en a une, bien sûr. Les tongs à Venise, c’est bon pour les Vénitiennes. Les hauts talons, pareil. Si t’es pas née là, tu enfiles des chaussures de marche, et de qualité… c’est mieux! Du coup, le lendemain… je vire les tongs et j’achète des fausses Crocs. Encore une erreur! Ne jamais chausser des pieds meurtris de  mediocrité quand on s’est tapé une journée de tongs à Venise la veille. Scholl, Mephisto ou Birkenstock: c’est plus cher, oui ! Mais ça permet de continuer à marcher et de profiter de la vie en bonne santé… Dans le cas contraire, t’as des ampoules genre magasin OSRAM et tu profites plus de rien du tout. Sauf si tu as comme moi du caractère et de la fierté. Moi, j’ai continué à profiter. Résultat des courses, j’en ai eu pour 32 euros à la pharmacie ce matin pour remettre mes pieds en état… et l’état,  ce n’est pas immédiat… faut panser, enduire, attendre et alors on en reparle… Plus jamais je ne laisserai mes pieds me faire croire que c’est mieux d’avoir les orteils à l’air plutôt que d’avoir un peu chaud!

 

Sinon, nous avons mangé. Et puis bu. Et ri. C’était gai. Pour le côté artistique, en ce qui me concerne, faut que ça décante un peu pour en parler. C’était vachement dense et forcément, vu les circonstances. J’avais tout le temps peur de rater des trucs et de dégueuler de trop de beau en même temps. Comme il me semblait que je n’aurais pas le temps de tout voir, je traçais et étais toujours la première à l’arrivée… On a vu des trucs de malades. On a vu des trucs à chier et des trucs à pleurer, parfois de rire. Ah! Le monde de l’art. Que de richesse, que de commun (dans le sens qui nous lie) et que de particulier.

Puis y a les restos. Ça aussi c’est à chaque fois une grande émotion. Les italiens savent ce qui est bon, même s’il leur arrive de vendre de la merde à eux aussi (nous pouvons fournir au moins une adresse où ne pas manger à Venise !!!)!

Y a des endroits, comme ça, tu y vas… et puis c’est bon. Tu peux rapidement passer à autre chose. Et puis y a ces endroits où t’as envie de revenir… et pas seulement pour les événements qui y sont organisés de façon récurrente. Pour moi, Venise est justement un de ceux-là ! J’adore!!!

D’autre part, quelle que soit la destination, proche ou lointaine, quels que soient la durée et le prix du voyage, j’ai l’impression que toute escapade aide le quotidien domestique. On décroche de la routine. On se souvient mieux en déplacement qu’on aime partager le quotidien et les plaisirs de notre compagnon de route, qu’on a un rythme compatible, qu’on est d’accord sur les dépenses, qu’on s’entend bien à bien des propos et cette conscience retisse ou retend les liens. Je suis profondément persuadée que les couples qui ne s’octroient pas ce genre de choses (quelle que soient les raisons: économique, manque d’intérêt ou d’entrain) ont plus de mal à résister à l’usure du matelas, de la STIB, du fer à repasser et du relevé bancaire.

Vraiment les gens, si vous voulez vous aimer longtemps, partez! De temps en temps ensemble. De temps en temps tout seul, même si avec des potes… Loin. Près. Mais partez. Ces escapades sont comme des cures!

 

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